Résumé Dans les pays en développement, la « bonne gouvernance » est de plus en plus considérée comme indispensable au développement. Les six indicateurs reconnus dans le monde entier comme étant les outils de mesure de la « bonne gouvernance » les plus efficaces sont la possibilité de s’exprimer et l’obligation de rendre des comptes ; la stabilité politique et l’absence de violence ; l’efficacité du gouvernement ; la qualité de la réglementation ; l’État de droit et le contrôle de la corruption (Kaufmann, Kray & Lobaton, 2003 : 8-9). Dans cet article, nous examinons l’influence que peut avoir l’absence de « bonne gouvernance » sur le succès et la viabilité des réformes de marché mises en œuvre dans le secteur de l’agriculture au Bangladesh. Les réformes ont été associées à une augmentation de la production de céréales vivrières, une amélioration des conditions de sécurité alimentaire et un accès aisé pour les agriculteurs aux facteurs de production agricole. Un grave problème est toutefois apparu récemment : la vente de facteurs de production agricole de mauvaise qualité et de poids insuffisant à des prix parfois plus élevés est devenue habituelle. Ce problème compromet non seulement l’impact positif des réformes, mais il menace également leur viabilité. Dans cette communication, nous soutenons que les problèmes liés à la qualité de la réglementation, à l’État de droit et au contrôle de la corruption – des indicateurs de bonne gouvernance – sont à l’origine de ce problème. Étant donné les pressions croissantes des donateurs pour appliquer des réformes de marché, nous soulignons, dans cette communication, que la mise en place d’une gouvernance intégrée établissant un lien entre le gouvernement, les entreprises et la société civile est indispensable si l’on veut promouvoir la bonne gouvernance et garantir ainsi le succès et la viabilité des réformes.